Dans une époque marquée par des événements qui suscitent angoisses, tristesses, dépressions, haines et replis identitaires, peut-on encore rire et garder le sens de l’humour et de la dérision ? Revue transdisciplinaire en sciences humaines, Prétentaine se propose d’associer des contributions venues de divers horizons dans une perspective complémentariste des disciplines, des références théoriques et des thématiques de recherche, ce qui permet de restituer la complexité ou les contradictions de la galaxie du rire, de l’humour et du comique.
Cet ouvrage propose, avec de nombreux documents et photographies, un bilan critique complet de l’Olympiade nazie, de sa genèse, de son déroulement et de ses effets sur l’évolution du IIIe Reich.
Elément clé de la mondialisation capitaliste et de la finance internationale, le Comité international olympique (CIO) est structuré comme une multinationale en expansion permanente. Associé aux grands trusts affairistes (Coca-Cola, McDonald’s, Ali Baba, etc.), aux appareils d’États qui violent régulièrement les droits de l’Homme (Chine, Russie, pétromonarchies islamiques, etc.) et aux réseaux médiatiques transnationaux (WarnerBros, Discovery, NBCUniversal, BeIn Sport, etc.), il propage son idéologie de la compétition pour les profits et des profits pour la compétition grâce à son produit phare : les Jeux olympiques. Ce circus maximus quadriennal est structurellement gangrené par les affaires de corruption, le dopage massif des athlètes, les violences de la rage de vaincre et les collusions cyniques avec les régimes totalitaires, dictatoriaux ou militaropoliciers. Cela n’empêche pas le CIO de se présenter comme une institution « humaniste », garante d’une « philosophie de la vie » respectant les « principes éthiques fondamentaux universels » et la « dignité humaine ». L’examen critique de l’olympisme, conçu par Coubertin comme une religion universelle ou une vision du monde totalisante, implique d’en dévoiler les mensonges et les illusions et de mettre en question le déni généralisé de sa nature politique profondément inégalitaire et anti-démocratique.
Christian Godin est agrégé de philosophie et docteur ès lettres. Il est l’auteur de nombreux essais sur la croyance, la bêtise, les lieux communs, la religion ou la guerre.
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JEAN-MARIE BROHM
PIERRE DE COUBERTIN, LE SEIGNEUR DES ANNEAUX
Aux fondements de l’olympisme
190 pages, format poche, 15 euros
4e de couverture
« Ô sport, tu es la Fécondité ! Tu tends par des voies directes et nobles au perfectionnement de la race en détruisant les germes morbides et en redressant les tares qui la menacent dans sa pureté nécessaire ».
« Il y a deux races distinctes : celle des hommes au regard franc, aux muscles forts, à la démarche assurée et celle des maladifs à la mine résignée et humble, à l’air vaincu ».
« La théorie de l’égalité des droits pour toutes les races humaines conduit à une ligne politique contraire à tout progrès colonial ».
« Le sport apportera à la famille, base de toute société viable, le renfort d’une santé reconquise et entretenue par le plaisir sain. […] Le sport épurera les lettres et tuera l’érotisme en lui enlevant ses lecteurs ».
Le baron Pierre de Coubertin, historien, pédagogue et promoteur des Jeux olympiques modernes, définit dans ces « litanies du culte sportif » l’ordre moral, familial, sexuel, politique, diplomatique, colonial, national et social. Coubertin, un homme au service de l’idéologie bourgeoise de son temps et du nôtre…
Citation de l’ouvrage :
« À chaque olympiade le rituel de la grande messe olympique se répète dans une sorte de manie obsessionnelle tout à fait caricaturale. Le troupeau discipliné des thuriféraires encense en effet copieusement “l’œuvre immortelle” du “Grand Français”, le ci-devant baron Pierre de Coubertin. Dans le même temps, l’industrie culturelle et l’appareil médiatique aux ordres relayent avec un zèle obséquieux la propagande olympique des chantres du “Mouvement sportif”. Et, ultime avatar de la répartition des rôles dans le grand casting olympique, quelques journalistes minoritaires osent rappeler – certes bien timidement – les “excès”, “dénaturations”, “déviations”, “déformations”, “dérives” de l’institution olympique, tout en insistant paradoxalement – comme de vrais Tartufe ou schizophrènes – sur la “grandiose réussite” des JO. Sont alors célébrés sur tous les tons “l’inestimable contribution des JO à la paix et à l’amitié entre les peuples”, “l’humanisme et la valeur éducative de l’olympisme”, la “beauté de l’effort sportif”, la “fête de la jeunesse du monde entier”, la “promotion de la culture”, la “trêve olympique”, la “collaboration entre les nations” et autres niaiseries du culte olympique » (pp. 18-19).
« Si les conditions du mourir ne se modifient que dans le sens d’une accentuation de l’évidement de la vie, autant les oublier. En revanche, si elles favorisent un emplissage de la vie dans le sillage de ce qu’a proclamé Paul Lafargue, il faut s’y intéresser, car il s’agit là d’une œuvre de création qui va à l’encontre de la malédiction prononcée lors de l’expulsion du Jardin terrestre (ou de ce qui en tient lieu dans d’autres affabulations religieuses) ». Claude Javeau, p. 204.
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POLITIQUES DES SCIENCES SOCIALES
Jacques Ardoino et l’institution
Textes fondateurs 1988-2009
Présentation et avant-propos de Jean-Marie Brohm et Fabien Ollier
Contre toutes les formes scientistes de réductionnisme Jacques Ardoino attire l’attention sur ce que l’idéologie positiviste scotomise : la liberté des sujets en devenir et leurs intentionnalités désirantes, la complexité de leurs interactions au sein des organisations, la temporalité qui traverse leurs incorporations institutionnelles, leur négatricité qui altère les rôles sociaux qu’ils endossent. Les textes réunis dans cette anthologie témoignent des perspectives critiques de sa démarche intellectuelle multiréférentielle.
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LE FREUDO-MARXISME Inconscient et lutte des classes Une révolution inachevée
Siegfried Bernfeld - Otto Fenichel - Erich Fromm – Annie Reich - Wilhelm Reich Introduction, traduction et notes de Jean-Marie Brohm
La psychanalyse et le marxisme sont-ils complémentaires et sous quelles conditions ? Peuvent-ils élucider les phénomènes de masse et de fausse conscience idéologique, les identifications à l’oppression et les névroses sociales liées à la misère des conditions de vie ? Comment concilier la pratique psychanalytique individuelle ou dans des institutions de soin et les enjeux de la lutte des classes ? Autant de questions qui sont encore d’actualité soulevées par les textes – écrits entre 1926 et 1934 – réunis dans cet ouvrage.
L’anthropologie du cosmos est une approche critique de thématiques peu explorées : les catastrophes et cataclysmes sur Terre et dans le Cosmos, les conditions technologiques et sociétales des voyages interplanétaires ou interstellaires, les scénarios des possibles rencontres avec des entités extraterrestres qu’illustrent depuis plus d’un demi-siècle les débats sur les OVNIS et leur lancinante question : « Sommes-nous seuls dans l’Univers ? ».
Ouvrage collectif sous la direction de Prétentaine
Isabelle Barbéris (agrégée de lettres modernes), Jean-Michel Besnier (philosophe), Emmanuel Brassat (philosophe), Yana Grinshpun (linguiste) Patrice Guillamaud (philosophe), Pauline Iarossi (philosophe), Martin Jay (historien des idées), Marc Jimenez (philosophe), Robert Redeker (philosophe), Antonia Soulez (philosophe), Jean Szlamowicz (linguiste).
Un constat s’impose : de nombreux et rapides bouleversements technologiques, sociétaux et idéologiques ont profondément modifié les rapports du langage au réel, au vrai et à l’agir ainsi que les fonctions mêmes du langage, la place du texte écrit, le sens de la parole, tant dans l’espace privé que dans l’espace public. La réification technocratique du langage de « l’administration totale », les novlangues et l’altération perverse du sens des mots, l’utilisation massive de l’anglais globisch et autres sabirs et volapüks sont autant de réalités inquiétantes qui attestent du délitement accéléré de la langue française dont l’idéal normatif a longtemps été la clarté et la précision, la subtilité et l’élégance.
Onze auteurs issus de différents champs disciplinaires mènent dans cet ouvrage des réflexions critiques sur les distorsions du langage.
Cet ouvrage dirigé par Prétentaine est la continuité du numéro 35/36 de la revue Prétentaine consacrée au langage (428 pages illustrées en couleur, automne 2020). Pour se procurer cette revue, contacter Jean-Marie Brohm : jm.brohm@orange.fr. Pour consulter le sommaire, cliquez ici.
Ouvrage collectif sous la direction de Fabien Ollier
Avec des textes de : Isabelle Barbéris, Michel Bel, Jean-François Braunstein, Paul Cesbron, Denis Collin, Anne-Lise Diet, Emmanuel Diet, Christian Godin, Aude Mirkovic, Isabelle de Montmollin, François Rastier, Pierre-André Taguieff, Patrick Tort, Thierry Vincent.
Quatorze auteurs issus de différents champs disciplinaires mènent dans cet ouvrage des réflexions critiques sur l’anthropotechnie qui bouleverse le monde de la vie.
La Théorie critique du sport s’est donnée pour tâche de renverser les doxa de l’idéologie de la domination sportive. Ses interventions militantes contre la sportivisation du monde vécu, ses campagnes politiques contre les atteintes délibérées des instances sportives aux droits de l’homme permettent d’élucider la nature profondément réactionnaire et tyrannique du sport-spectacle de compétition.
Les éditions Quel Sport ? entendent mettre en question les imaginaires sociaux de la mondialisation capitaliste contemporaine. Toutes les idéologies qui réifient le corps : l’opium du sport-spectacle de compétition, la footballisation et l’olympisation du monde, les délires du corps mutant posthumain, la « négation mythifiante des deux sexes » (Georges Devereux) et les fétichismes des cultes du corps. Il s’agit d’analyser et de dénoncer l’ordre corporel répressif consubstantiel à tous les régimes totalitaires, tyrannies et dictatures, états militaro-policiers et théocraties islamiques, mais aussi l’ordre corporel mercantile plus insidieux des oligarchies libérales.
Fondée durant les années 2006-2007, Quel Sport ? est une revue théorique et militante, autonome et autogérée, qui critique radicalement l’institution sportive – appareils bureaucratiques, pratiques, discours, spectacles, mythologies –, le corps sportif, l’idéologie sportive ou l’opium sportif, les « chiens de garde » du sport, l’animalisme sportif et le sport animal, la sportivisation du monde vécu, mais aussi toutes les activités parasportives comme la chasse, la pêche, la tauromachie, le tiercé, etc., et ce que l’on nomme les « nouvelles pratiques corporelles » de défonce physique ou d’entretien de soi, de bien-être, de « fun » qui sont toutes des rejetons ou des sous-secteurs de l’institution sportive mondialisée. Quel Sport ? propose des analyses critiques d’inspiration freudo-marxistes qui entendent dévoiler les dimensions politiques antidémocratiques, les fonctions idéologiques de massification ou de chloroformisation des consciences et les effets somato-psycho-pathologiques destructeurs du sport-spectacle de compétition. C’est donc indissociablement un groupe militant qui n’a jamais caché son intention politique de combattre la domination idéologique de l’institution sportive et la crétinisation des masses par le sport.
Cette série de « Carnets d’enquête » thématiques est une entreprise de démystification du sport par l’élucidation de ses aspects les plus inavouables, les plus secrets et les plus délaissés par les « sportologues ». La face sombre que les journalistes opposent naïvement à la face lumineuse du sport, avance imperturbablement, tel le côté obscur de la force ou l’étoile noire de l’Empire galactique. Contrairement aux thuriféraires extasiés de la « culture sportive » ou aux nombreux chantres des « passions sportives » qui ont choisi de narrer l’univers enchanté et fantasmagorique des stades, Quel Sport ? entend dessiller les yeux sur les multiples propagandes, mensonges, désinformations de l’univers sportif.