Ordre corporel et incorporations



Jean-Marie Brohm est professeur émérite de sociologie à l’Université Montpellier III et directeur de publication de la revue Prétentaine.

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Les diverses idéologies qui se sont succédées ou télescopées dans la société du spectacle – corps marchandise, corps bien-être, corps souci de soi, corps fétiche, corps capital, corps surnaturé, corps cyborg, corps hybridé, transcorps – représentent des formes d’incorporations de l’Ordre politique et de son Ordre corporel. Les corps sociaux, politiques et mystiques (religieux, initiatiques, sectaires, académiques, militaires, sportifs, artistiques, etc.) constituent eux aussi sous leurs différentes variantes des incarnations collectives qui entraînent de puissantes identifications à des figures intériorisées de chef (leader, directeur, fondateur, souverain, pape, despote, dictateur, guide, tyran).
Le corps n’est donc pas simplement une « construction sociale », ni un artefact biotechnologique modifiable ou modulable à volonté, parce qu’il relève de la constitution ontologique – comme « corps de chair » (Husserl) et « corps vivant » (Henry), mais aussi comme corps politique (Marx).

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Sommaire

Argument
Modes du corps, idéologies du corps, utopies du corps
I- Corps idéologiques et fétichisation marchande : l’occultation du politique
Souci du corps, souci de soi : la confrérie des corpologues
Logique marchande et capitalisme corporel
Procès de production du corps et historicité de la corporéité
Inscriptions et appareillages du corps : quel corps ?
Les enjeux corporatifs du corps morcelé
Idéologie du vécu et conformisme social
II- Corps politiques et pouvoir : incorporations et corps mystiques
Les fondements corporels de l’ordre social : les corps collectifs
Emprise sociale et incorporations
Corps social, esprit de corps et ordre corporel
Corps politiques et corps mystiques
Le corps du chef : le pouvoir incarné
La mise en scène du corps politique
III- Corps symboliques : langages et communications du corps
Apparences du corps et personnalité
Le visage, lieu d’expression signifiante
Actes symptomatiques et somatisations
Les codes expressifs conventionnels
Les communications par gestes
Compétences et performances communicationnelles
Perspectives : constitutions, constructions, déconstructions du corps
Ordre politique et ordre corporel
La constitution phénoménologique du « corps de chair »
Incorporations et constructions sociales
Quelle ontologie du corps ?

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280 pages, 18 euros