Boycott des JO de Pékin 2022 !

L’appel d’intellectuels
Il faut boycotter les JO d’hiver de Pékin !
Le Figaro, 8 décembre 2021

Du 4 au 20 février prochains, le régime totalitaire chinois doit organiser les Jeux olympiques d’hiver sur neige artificielle à Pékin. Les membres du Comité international olympique (CIO), manifestement indifférents au dérèglement climatique et au bilan carbone désastreux de l’une des villes les plus polluées au monde, avaient décidé l’attribution dans une parodie de vote en juillet 2015. Au même moment, l’appareil sécuritaire chinois déclenchait l’opération « 7.09 » et raflait plusieurs centaines d’avocats spécialisés dans la défense des droits de l’homme et des droits civiques. Le message était clair et Thomas Bach, l’opportuniste président allemand du CIO, ne pouvait pas ne pas l’entendre: la chasse aux « déviants idéologiques » allait désormais être organisée par le « président à vie » Xi Jinping. Le « Grand Timonier » néo-maoïste devait en effet accentuer la mise sous tutelle de la population par la surveillance panoptique généralisée et le lavage de cerveau nationaliste.
Contrairement aux illusions nourries par les tenants de « l’esprit olympique », le régime chinois ne s’est nullement « démocratisé » grâce aux Jeux de 2008 qui masquèrent à l’époque la « guerre populaire » au Tibet (209 morts en mars 2008). Les autorités chinoises mènent depuis une politique de destruction culturelle et physique des Ouïgours en tant que groupe ethnique. Trois millions d’entre eux sont maintenus dans des camps de travaux forcés et Amnesty International qualifie de « crime contre l’humanité » le traitement qui leur est infligé. Par ailleurs, à Hongkong où les manifestations hostiles à la tutelle de Pékin sont durement réprimées, la loi de « sécurité nationale » voulue par Xi Jinping étouffe les libertés de la presse et de toutes les associations démocratiques.
Ceux qui en France – à droite comme à gauche – estiment avec beaucoup de naïveté ou de complaisance que le régime national-communiste est « inoffensif » ou « conciliant » doivent se rendre à l’évidence: c’est le régime chinois, et lui seul, qui par ses incursions aériennes et navales provoque de vives tensions militaires contre Taïwan et se prépare ouvertement à une attaque d’envergure pour l’intégrer dans « une seule Chine ». La dictature chinoise est une puissance militaire hostile à ses voisins en accentuant sa pression annexionniste sur les îlots de la mer de Chine. Elle constitue une menace directe pour la paix dans le monde.
Au nom de l’idéologie mystificatrice de la « paix » et de la « trêve » olympiques, les JO de Pékin vont accompagner l’offensive globale du régime pour asseoir la domination de son leadership dans le monde. Dans la tradition des régimes totalitaires avec lesquels le CIO noua naguère des complicités profondes (l’Allemagne nazie pour les Jeux d’hiver et d’été en 1936 et l’Union soviétique pour les Jeux de Moscou en 1980), le Parti communiste chinois instrumentalise cyniquement les Jeux comme une arme d’autoglorification et d’intimidation géopolitique.
Le boycott diplomatique décidé par les États-Unis est un premier pas dans la prise de conscience, mais c’est notoirement insuffisant au regard de la volonté de puissance d’un régime qui étend partout son pouvoir financier, commercial et industriel dans de nombreux secteurs stratégiques. Xi Jinping et Thomas Bach répètent déjà à l’unisson le mantra habituel utilisé depuis des lustres par tous les idéologues de la collaboration avec des régimes exécrables: « Ne mélangeons pas le sport et la politique. »
Or, le sport, comme tout le reste dans les États totalitaires, est totalement politisé. La joueuse de tennis Peng Shuai a disparu pendant plusieurs jours après avoir osé accuser de viol l’ex-vice-premier ministre Zhang Gaoli. Forcée de démentir ses propos lors d’une mise en scène officielle qui n’a trompé personne, elle est désormais placée en isolement surveillé. L’association des joueuses de tennis, la WTA, constatant que Peng Shuai était soumise « à la censure, à la coercition et à l’intimidation », n’a pas hésité à suspendre tous ses tournois en Chine et à Hongkong au nom des libertés, de l’égalité et de la sécurité des sportives et des femmes du monde entier.
Se rendre aux Jeux d’hiver, ce n’est pas simplement y faire du ski, du patinage ou du tourisme sportif, c’est participer à une opération d’enfumage d’un État militaro-policier totalitaire qui instrumentalise ouvertement le sport comme un moyen d’encadrement idéologique. Les sportifs chinois « scientifiquement augmentés » par un dopage d’État bien documenté par l’Agence mondiale antidopage vont en effet être transformés en ambassadeurs de la politique de grande puissance de l’empire du Milieu. Les compétiteurs étrangers parqués dans un « village olympique » étroitement surveillé deviendront ainsi les otages de la loi du silence imposée par les censeurs du CIO et les agents de sécurité chinois. Ils n’auront que le droit de se taire ou de répéter les lénifiants propos des officiels. C’est pourquoi nous incitons les sportifs professionnels, leurs entraîneurs et leurs accompagnateurs à refuser de se rendre à Pékin au nom du respect des droits de l’homme.
Les journalistes seront eux aussi muselés et fermement « invités » à ne parler que de performances, de médailles et de podiums. Nous appelons les agences de presse des pays de l’Union européenne qui respectent les codes de déontologie de leur profession à refuser de couvrir la mascarade olympique de l’État chinois et à faire connaître les motifs de leur décision.
Au nom des idéaux démocratiques dont ils se réclament, nous demandons au gouvernement français et à ses ministres, notamment celui de la Jeunesse et des Sports, ainsi qu’aux autorités sportives – le Comité national olympique et sportif français et ses membres associés – de ne pas envoyer de délégation olympique à Pékin et de refuser de participer aux parades sportives d’un État qui cherche à déstabiliser par tous les moyens l’Europe considérée comme un obstacle à sa politique d’hégémonie.
Au nom des valeurs qui la fondent nous demandons également à l’Union européenne et à ses institutions (Parlement, Conseil, Commission) de soutenir clairement les États membres et les fédérations olympiques qui décideront de boycotter les Jeux de Pékin en refusant de cautionner l’imposture d’une vaste opération de propagande. Nous demandons donc aux groupes parlementaires démocratiques de l’Union européenne, aux associations humanitaires et de défense des droits de l’homme (Amnesty International, Human Rights Watch…) de se mobiliser pour qu’aucun sportif européen ne participe aux Jeux à Pékin.

Signataires :

Dominique Baqué, philosophe, historienne et critique d’art, Paris ; Gilles Bataillon, directeur d’études à l’EHESS, Paris ; Miguel Benasayag, philosophe et psychanalyste, Paris ; Marie-Jo Bonnet, historienne de l’art, Paris ; Jean-François Braunstein, professeur de philosophie contemporaine à l’Université Paris I ; Jean-Marie Brohm, professeur émérite de sociologie à l’Université Montpellier III ; Pascal Bruckner, philosophe et écrivain, Paris ; Anne-Lise Diet, psychanalyste, analyste de groupes et d’institutions, La Rochelle ; Christian Godin, philosophe, Paris ; Monique Gosselin-Noat, professeur émérite des Universités, Paris ; Nathalie Heinich, sociologue, Paris ; Marie Holzman, sinologue, présidente de l’association Solidarité Chine ; Marc Jimenez, philosophe et essayiste, Paris ; Laurent Loty, historien des idées scientifiques et politiques au CNRS, Paris ; Catherine Louveau, professeure émérite de sociologie à l’Université Paris Sud UFRSTAPS ; Céline Masson, psychanalyste, professeur à l’Université de Picardie Jules Verne ; Isabelle de Mecquenem, professeur de philosophie à l’Université de Champagne-Ardenne ; Bernard Michon, professeur émérite de sciences sociales à l’Université de Strasbourg, président d’honneur de l’Université Marc Bloch de Strasbourg ; Robert Misrahi, professeur émérite de philosophie éthique à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne ; Fabien Ollier, directeur de la revue Quel Sport ?, Paris ; Laetitia Petit, maître de conférences-HDR en psychologie clinique à l’Université Aix-Marseille ; Robert Redeker, philosophe et écrivain, Toulouse ; Louis Sala-Molins, professeur émérite de philosophie politique aux Universités Paris I et Toulouse II ; Xavier-Laurent Salvador, maître de conférences-HDR à l’Université Sorbonne-Paris-Cité ; Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et écrivain, Bruxelles ; Annie Sugier, présidente de la Ligue du droit international des femmes, Paris ; Jean Szlamowicz, linguiste, professeur des Universités à l’Université de Bourgogne ; Pierre-André Taguieff, philosophe et politiste, directeur de recherche au CNRS, Paris ; Jacques Testart, biologiste et essayiste, directeur de recherches honoraire à l’Inserm, Paris ; Anne Van Haecht, professeur émérite de sociologie à l’Université Libre de Bruxelles ; Patrick Vassort, maître de conférences-HDR en sociologie à l’UFRSTAPS de Caen.

***

Communiqué de la revue Quel Sport ?
Non à la complicité sportive avec la Chine totalitaire !
Pas un athlète aux JO d’hiver de Pékin 2022 !

Depuis les Jeux olympiques de 2008 organisés à Pékin trois mois après la « guerre populaire à la vie à la mort » menée par l’ex-président Hu Jintao contre les populations tibétaines soumises à une colonisation impitoyable (22 morts selon les autorités chinoises, 209 selon le gouvernement tibétain en exil), la Chine ne s’est ni « ouverte » ni « démocratisée » encore moins « pacifiée » comme la propagande du Comité international olympique (CIO) continue de le soutenir dans les médias du monde entier. Ses « Jeux de l’harmonie sociale » n’ont certainement pas constitué « une étape sur le long chemin vers un meilleur respect des libertés essentielles » (Pascal Boniface, La Croix, 31 juillet 2008), mais l’autoglorification d’un régime qui opprime toutes les composantes de sa population et menace régulièrement ses voisins.

Pékin 2008 : les Jeux de la terreur au Tibet et de l’oppression des dissidents
Ces JO furent en effet utilisés dans la plus pure tradition des régimes totalitaires avec lesquels le CIO noua des ententes idéologiques profondes et permanentes (l’Allemagne nazie pour les Jeux d’hiver et d’été 1936 et l’Union soviétique pour les Jeux de Moscou 1980) dans le but de renforcer la chape de plomb répressive de l’appareil d’État aux mains du Parti unique : dissidents et militants des droits civils harcelés et systématiquement arrêtés, minorités ethniques et religieuses jetées en camps de travail ou en centres de torture, exécutions capitales à la chaîne, contrôle technocratique des vies publiques et privées des citoyens, libertés de circulation et d’expression des Chinois et des étrangers réduites à portion congrue. Symbole de la violence avec laquelle le Parti communiste chinois (PCC) fraîchement « olympisé » entendait bien continuer d’écraser la liberté de pensée, Liu Xiaobo, leader du mouvement de protestation de la Place Tiananmen en 1989, était arrêté le 23 juin 2009, condamné à onze ans de prison pour subversion, empêché de récupérer l’année suivante le prix Nobel de la paix, avant de mourir en 2017 des suites des conditions atroces de sa détention.

Pékin 2022 : les Jeux du génocide des Ouïghours
Bien qu’étant parfaitement au courant de cette situation régulièrement dénoncée par de nombreux organismes de défense des droits de l’Homme et par des personnalités morales, intellectuelles et politiques, le CIO a confié en 2015 l’organisation des XXIVe Jeux olympiques d’hiver à Pékin (du 4 au 20 février 2022). Tout à sa stratégie d’expansion économique en s’associant aux puissances impérialistes bellicistes (Chine et Russie) et aux richissimes pétromonarchies du Golfe qui financent massivement la terreur islamique (Qatar, Arabie Saoudite), l’honorable société olympique collabore ouvertement depuis des dizaines d’années avec la bureaucratie maffieuse et corrompue du PCC. Thomas Bach et tous les thuriféraires de « l’idéal olympique » ferment volontairement les yeux sur ses violences, ses mensonges, ses propagandes, sa volonté de puissance nationaliste et xénophobe. L’horreur de la situation actuelle au Xinjiang ne semble ainsi pas contredire l’article 2 de la Charte olympique prétendant « promouvoir une société pacifique soucieuse de préserver la dignité humaine ». Plusieurs rapports internationaux ont pourtant amplement démontré que l’État chinois y poursuit une œuvre de destruction systématique des Ouïghours en tant que groupe ethnique. Le génocide s’effectue par la répression féroce de quelque dix millions de Ouïghours dont près de trois millions seraient déjà placés en camps de rééducation. Là, mais aussi dans les champs de coton ou les usines proches des camps, ils sont privés de leurs besoins primaires, torturés, stérilisés, endoctrinés, exposés aux agressions sexuelles (viols et traitements ou punitions dégradants et cruels). À ces monstruosités de colonie pénitentiaire esclavagiste, il faut aussi ajouter la surveillance d’État du Tibet occupé par l’armée, avec son lot d’emprisonnements arbitraires et de crimes, les privations de droits culturels en Mongolie du sud et la politique de normalisation de Hong Kong où Xi Jinping, autopromu président à vie et nouveau Grand Timonier de l’empire du milieu, applique une terreur blanche pour lutter contre les manifestations hostiles à son emprise.

La Chine impérialiste et va-t-en-guerre : une menace constante pour la paix
À l’évidence, la Chine totalitaire que le CIO a choisi pour « mettre le sport au service de l’humanité [sic] » est une menace pour la paix dans le monde. Non seulement elle s’est lancée dans un programme de réarmement massif pour une nouvelle guerre froide avec les États-Unis et ses alliés, mais elle provoque actuellement de vives tensions militaires envers Taïwan. Depuis le début de l’année 2021, 600 avions des forces aériennes chinoises ont été détectés dans la zone d’identification de défense aérienne de Taïwan. Une attaque d’envergure visant à intégrer Taïwan dans « une seule Chine » serait, selon de nombreux experts, possible en 2025. La volonté de conquête hégémonique conduit déjà Xi Jinping à utiliser la presse du Parti pour avertir l’Australie qu’elle serait bombardée en cas d’intervention dans le conflit sino-taïwanais. Ces provocations guerrières s’ajoutent à celles exercées depuis des années en mer de Chine méridionale (vis-à-vis notamment du Vietnam et des Philippines) et en mer de Chine orientale (sur les îles Senkaku contrôlées par le Japon) où la Chine occupe illégalement, par la force navale, des récifs stratégiques, ainsi que dans l’Himalaya sur la frontière violemment disputée avec l’Inde au Ladakh. En outre, la reconnaissance immédiate du régime islamiste des Talibans en Afghanistan par le pouvoir central de Pékin en dit long sur la conception que la Chine se fait de la paix et du respect des droits.

Boycotter une opération d’autoglorification d’un régime totalitaire
Malgré les nombreux appels au boycott émanant de 180 associations de défense des droits humains et la décision du Parlement européen et du parlement britannique de refuser les invitations de Pékin – boycott diplomatique également envisagé au Canada et aux États-Unis par la présidente démocrate de la chambre des représentants Nancy Pelosi et par l’administration Biden –, le CIO, les fédérations sportives internationales et nationales, les athlètes et leurs équipes d’encadrement restent indifférents aux persécutions des dissidents, aux violations des droits fondamentaux, aux déportations des Ouïghours, et aux bruits de botte menaçants de l’État militaro-policier chinois. Celui-ci escompte encore une fois utiliser les Jeux olympiques et leur parfaite orchestration malgré l’épidémie de Covid-19 pour masquer ses horreurs, apparaître aux yeux du monde comme un havre de « saines rivalités sportives » et propager dans sa population le virus nationaliste préparant aux menées bellicistes et aux identifications héroïques. Dans ce contexte, les athlètes chinois scientifiquement augmentés seront les ambassadeurs de la force totalitaire du PCC. Quant aux athlètes étrangers, muselés et parqués dans le « village olympique », otages de la loi du silence imposée par les censeurs du CIO et les agents de sécurité du PCC comme en 2008, ils seront les gladiateurs volontaires de Xi Jinping.

Aucune délégation sportive à Pékin !
Les forces politiques progressistes, les défenseurs des droits humains et les formations démocratiques doivent faire pression sur le gouvernement français et sur les autorités du sport (CIO, CNOSF, fédérations, etc.) pour refuser de participer aux parades sportives d’un état totalitaire. La France ne doit pas envoyer de délégation sportive à Pékin pour des Jeux que l’histoire retiendra, après ceux de Berlin en 1936, ceux de Moscou en 1980, ceux de Pékin en 2008 et ceux de Sotchi en 2014, comme une forme d’allégeance au totalitarisme. Pas un athlète ne doit aller skier sur la neige 100 % artificielle d’un pays qui n’est plus rien d’autre qu’un cauchemar déshumanisant à l’intérieur de ses frontières, une puissance d’invasion militaire pour ses voisins et un facteur de guerre à l’échelle planétaire.

Quel Sport ? octobre 2021

*

Comunicado de la Revista Quel Sport ?

 

¡No a los Juegos Olímpicos de invierno en Pekín 2022!

 

¡No a la complicidad del mundo del deporte con el totalitarismo de CHINA!

 

Tras los Juegos Olímpicos de 2008, organizados en Pekín tres meses después de la invasión contra el Tibet que provocó una colonización despiadada (22 muertos de acuerdo con las autoridades chinas, 209 según el gobierno tibetano en el exilio), China no se ha « abierto » ni « democratizado », ni mucho menos « pacificado », como pretende hacer creer el Comité Olímpico Internacional (COI), que continúa apoyándola en los medios de comunicación en todo el mundo. Los « Juegos de Harmonía Social », como se denominó a la Olimpiada de Pekín ciertamente no constituyeron « un paso más en el camino de respeto a las libertades esenciales » (Pascal Boniface, la Croix, 31 de julio de 2008), sino que resultaron ser una autoglorificación de un régimen que oprime a su población y amenaza regularmente a sus vecinos.

Pekín 2008: Los Juegos del terror en el Tibet y la opresión de los disidentes

Los juegos Olímpicos de 2008 fueron utilizados en la más pura tradición de los regímenes totalitarios con los cuales el COI establece profundos y permanentes acuerdos ideológicos (con la Alemania nazi para los juegos de 1936 o con la Unión Soviética en 1980 con los Juegos de Moscú) que acaban reforzando la férrea represión de los aparatos de Estado de los regímenes de partido único: acoso y detención de disidentes y activistas de los derechos civiles; minorías étnicas o religiosas trasladadas a campos de trabajo o centros de tortura; aumento de las ejecuciones; control tecnocrático de la opinión pública y de la vida privada de los ciudadanos; reducción de la libertad de movimiento y de expresión de los chinos y extranjeros. Un símbolo de la violencia con la que el Partido Comunista Chino (PCCh) fue robustecido por el espíritu olímpico, lo encontramos pocos meses después de las Olimpiadas de Pekín, el 23 de junio de 2009, cuando fue detenido Liu Xiaobo, líder del movimiento de protesta de la plaza de Tiananmen en 1989. Se le condenó a 11 años de prisión por subversión, se le impidió recoger al año siguiente el Premio Nobel de la Paz y murió en 2017 como resultado de las condiciones atroces de su detención. El espíritu olímpico es un tónico ideal para revitalizar el poder de aplastar la libertad de pensamiento.

Pekín 2022: Los juegos del genocidio de los uigures

Aunque el COI era perfectamente consciente de la violencia perpetrada por el gobierno chino contra la etnia Uigur ya que numerosas organizaciones de derechos humanos lo habían denunciado, concedió, en 2015, a China la organización de los Juegos Olímpicos de Invierno XXIV en Beijing (4-20 de febrero de 2022). Con ello, la honorable sociedad Olímpica del COI sigue colaborando abiertamente con la burocracia mafiosa y corrupta del PCCh, algo que se suma a su estrategia de expansión económica que le lleva a asociarse con los poderes imperialistas belicistas de Rusia y las petro-monarquías de los plutócratas del Golfo Pérsico, que financian masivamente el terrorismo islámico (Qatar, Arabia Saudita). Thomas Bach y todos los aduladores del « ideal olímpico » cierran los ojos ante las violencias, mentiras, propaganda nacionalista y xenofobia de estos poderes. El horror de la situación actual en Xinjiang, la región de los uigures, no parece ser muy congruente con el artículo 2 de la Carta Olímpica que afirma « promover una sociedad pacífica interesada para preservar la dignidad humana ». Sin embargo, varios informes internacionales han demostrado que el Estado chino ha promovido una destrucción sistemática de los uigures como un grupo étnico. El genocidio se ha acompañado por la feroz represión de más de diez millones de uigures, de los cuales más de tres millones se hallarían recluidos en campos de reeducación. En estos campos, así como en las tierras y en las fábricas cercanas donde trabajan, están privados de sus necesidades básicas, son torturados, esterilizados, adoctrinados y las mujeres expuestas a abusos sexuales y castigos degradantes. A estas monstruosidades, es necesario agregar otras represiones emprendidas por el gobierno chino: entre otras, la monitorización del Tíbet, ocupado por el ejército; la privación de los derechos culturales en Mongolia del Sur y la política de normalización de Hong Kong, donde XI Jinping, autonombrado presidente vitalicio y nuevo Gran Timonel del Imperio del Medio, aplica un régimen de terror para luchar contra las manifestaciones hostiles a sus aspiraciones.

El belicismo de la China imperialista: una amenaza constante para la paz

Obviamente, la China totalitaria que el COI ha elegido para « poner el deporte al servicio de la humanidad [sic] es una amenaza para la paz en el mundo. No solo se ha embarcado en un programa de rearme masivo para una nueva guerra fría con los Estados Unidos y sus aliados, además, actualmente, está provocando fuertes tensiones militares en Taiwán. Desde principios de 2021, se han detectado 600 aviones de la Fuerza Aérea China en el espacio aéreo de Taiwán. Un asedio que busca integrar a Taiwán en una « Gran China », algo que sería posible, según muchos expertos, en 2025. La voluntad de conquista y hegemonía ha llevado ya a Xi Jining a usar la prensa del partido para advertir a Australia de que sería bombardeada en caso de intervención en el conflicto chino-taiwanés. A estas provocaciones, se agregan las maniobras militares que durante años se han realizado en el mar meridional de la China (frente a Vietnam y Filipinas) y en el mar oriental (en las islas Senkaku controladas por Japón), donde China ocupa ilegalmente arrecifes estratégicos. Los frentes se abren también en el Himalaya, en Ladakh, donde China disputa violentamente la frontera con India. En la reciente llegada al poder de los talibanes en Afganistán, China ha reconocido de inmediato su régimen islamista, lo que aclara mucho sobre la concepción china de la paz y de los derechos humanos.

Por el boicot a unos juegos que glorifican el régimen totalitario chino.

A pesar de los múltiples llamamientos y manifiestos difundidos por más de 180 asociaciones pro derechos humanos y de la decisión del Parlamento Europeo y del Parlamento Británico de rechazar las invitaciones de Pekín. A pesar del boicot diplomático previsto por Canadá o el emprendido por Nancy Pelosi, presidenta demócrata de la Cámara de representantes, o también por la administración Biden-. A pesar de todas estas iniciativas, el COI y las federaciones deportivas internacionales y nacionales, los atletas y sus equipos siguen con indiferencia la persecución de los disidentes, las violaciones de los derechos fundamentales, las deportaciones de los uigures y el ruido de sables del ejército chino. Una vez más, China pretende usar los Juegos Olímpicos y su fastuosa orquestación, a pesar de la pandemia de Covid-19, para ocultar sus horrores belicistas y para aparecer ante el mundo como un remanso de « sanas rivalidades deportivas ». Tras este remanso, los juegos servirán realmente para propagar el virus nacionalista entre su población, crear identificaciones heroicas y nuevas intrigas. En este contexto, los atletas chinos, modificados científicamente, serán los embajadores del totalitarismo de su país. En cuanto a los atletas extranjeros, acallados y arrinconados en la « villa olímpica », serán rehenes de la ley del silencio impuesta, como en 2008, por los censores del COI y el gobierno chino y jugarán el papel de gladiadores voluntarios de Xi Jinping.

¡Ninguna delegación deportiva a Pekín!

Las fuerzas políticas progresivas, los defensores de los derechos humanos y las formaciones democráticas deben presionar a sus gobiernos y a las autoridades deportivas (COI, Federaciones deportivas, CNOSF, etc.) para que no participen en los desfiles deportivos de un estado totalitario. Francia, ningún país, debería enviar delegaciones deportivas a Pekín para los juegos que la historia retendrá, como los de Berlín en 1936, los de Moscú en 1980, los de Pekín en 2008 o los de Sochi en 2014, como una forma de legitimar el totalitarismo. Ningún atleta debería ir a esquiar en la nieve 100% artificial de un país que representa una pesadilla deshumanizante dentro de sus fronteras y un fanatismo de guerra e invasión militar para sus vecinos y a escala global.

 

Quel Sport ? Octubre 2021